Le riche et le pauvre

fabliau de Virginia Mirabello

Cette histoire se passe en un temps éloigné, quand le Seigneur errait encore par le monde et au milieu des gens.
Un soir, le Seigneur, pendant son voyage, se sent fatigué et il décide de trouver un logement pour la nuit, avant qu'il ne fasse nuit noire.
Un peu plus tard il voit au bord d'une rue deux maisons l'une en face de l'autre : l'une était petite et sobre et l'autre était grande et élégante.
La première était celle d'un homme pauvre et la deuxième celle d'un homme très riche.
Le Seigneur pense :
- Le riche n'aura pas de problèmes à me recevoir.
Le maître, en entendant frapper à la porte, se montre et demande au passant ce qu'il veut.
Le Seigneur répond :
- Je voudrais avoir le plaisir d'être logé chez vous pour une nuit seulement.
Le riche regarde attentivement le pèlerin et puisque le Seigneur n'avait ni vêtements luxueux ni l'apparence de quelqu'un qui a besoin d'argent, il hoche la tête et dit :
- Je suis désolé, mais il n'y a pas de place pour vous. Les chambres sont pleines de provisions et je ne peux pas donner de logement à tous les vagabonds. Cherchez ailleurs !
Et il referme brusquement la porte.
Ainsi le Seigneur ne peut rien faire d'autre que d'aller frapper à la porte du pauvre. Immédiatement le pauvre ouvre la porte et invite le passant à passer la nuit chez lui.
- Il fait nuit, dit-il, vous ne pouvez pas continuer votre chemin. Entrez !
Le Seigneur, tout content, entre sans hésiter. La femme du pauvre l'accueille très aimablement et lui offre tout ce qu'ils ont, même s'ils n'ont pas beaucoup à offrir. Ils sont très heureux de partager le dîner avec lui. Ainsi ce dîner-là semble très bon au passant parce que manger avec des gens cordiaux est toujours très agréable. Après le dîner, il est déjà tard. La femme dit à son mari :
- Qu'est-ce que tu en dis ? Pour nous j'étendrai un peu de paille dans un coin ; ainsi nous pourrons céder notre lit au voyageur et ce pauvre qui a marché toute la journée se reposera mieux.
-Oui, bien sûr !, dit le pauvre.
Le passant ne veut pas ce sacrifice, mais ensuite il accepte volontiers. A l'aube, les deux conjoints prennent leur petit-déjeuner avec lui, comme s'ils étaient de vieux amis. Avant de s'en aller le Seigneur, déjà sur le seuil, dit en saluant :
- Vous avez été si généreux et si gentils avec moi que je veux vous exaucer trois désirs. Demandez !
- Mon Seigneur , répond le pauvre, qu'est-ce que vous voulez que je désire ? Je désire, avant tout, le salut éternel, puis vivre toute la vie avec ma femme jusqu'à la mort, en bonne santé avec le strict nécessaire.
- Mais , dit le Seigneur, vous n'aimeriez pas avoir une nouvelle maison, plus confortable que celle-ci ?
Le pauvre consent en souriant. Ainsi le Seigneur transforme sa maison en une habitation confortable et belle, plus grande que celle du riche, et puis il reprend son chemin.
Un peu plus tard, le riche, qui s'est réveillé, se met à la fenêtre pour respirer une bouffée d'air et immédiatement il est étonné de voir devant son palais une maison plus belle que la sienne et ensuite il dit tout à sa femme. Elle, intriguée, se rend chez le pauvre pour lui demander au sujet de cet événement. Après avoir connu les faits, elle court tout raconter à son mari qui aussitôt se maudit lui-même pour ne pas avoir accueilli le pèlerin. Alors sa femme lui dit :
- Vite, vite ! cours ! tu le trouveras certainement dans la rue.
Peu après le riche rejoint l'étranger, il s'excuse auprès de lui et il insiste pour que le Seigneur retourne sur ses pas et soit logé chez lui.
- Volontiers, une autre fois, répond le Seigneur. - Mais… , dit le riche, je ne pourrais pas demander trois désirs moi aussi? - Si, bien sûr. Mais il vaudrait mieux pour vous ne rien désirer. Mais déjà le riche se met à penser à quelque chose à demander quand l'étranger dit : - Retournez à la maison ! si vous exprimez trois désirs, ils seront exaucés. Tout heureux, le riche retourne vers la maison en pensant à ses désirs. Pendant qu'il marche, tout à coup il tombe sur une racine d'un arbre et, sans s'en rendre compte, il formule son premier désir :
- Maudit arbre, je voudrais que tu te casses en mille morceaux de bois. Immédiatement l'arbre disparaît et à sa place apparaissent mille morceaux de bois. Malgré tout, il reprend son chemin, mais il fait très chaud et il pense à sa femme confortablement assise au frais à la maison. Ainsi il formule son deuxième désir :
- Je voudrais que ma femme soit dans le pays le plus chaud du monde ; ainsi elle éprouverait ce que j'éprouve en ce moment. Quand il arrive à la maison, il ne trouve pas sa femme et il comprend que c'est à cause de son deuxième désir. Pour pouvoir la rapporter à la maison il est forcé de formuler, avec grand regret, son dernier désir.

A cause de sa superficialité et de son égoïsme le riche perd l'occasion la plus importante de sa vie, mais il comprend que l'argent ne fait pas le bonheur.

Virginia Mirabello

4 A L 2007-08 - Liceo Linguistico Peano - Cinisello Balsamo