L’ISLAM EXPLIQUE AUX ENFANTS


AUTEUR
Tahar Ben Jelloun est né à Fez, au Maroc, en 1944. il fait ses études supérieures (philosophie et psychiatrie) à Paris, où il présente une thèse de doctorat en psychiatrie sociale, dont il tire en 1977 l’essai « La plus haute des solitudes », consacré à la condition et à la souffrance des travailleurs immigrés.
L’attention qu’il porte aux opprimés est une constante de ses œuvres : les immigrés (La Réclusion solitaire, 1973), mais aussi les femmes maghrébines à la difficile conquête d’une identité (Harrouda, 1973, L’Enfant de sable, La Nuit sacrée, 1987, Les Yeux baissés, 1991).
La culture, écrite et orale, et la spiritualité arabe dont il est nourri, imprègnent la langue française qu’il a choisi et donnent à son œuvre poétique et romanesque un rythme, une profondeur et un souffle tout à fait nouveaux dans notre panorama littéraire.

TRAME
L’œuvre a été écrite par Tahar Ben Jelloun, après l’attentat terroriste au World Trade Center de New York, pour expliquer aux enfants l’islam et la civilisation arabe. L’auteur dit que son livre est destiné « à mes enfants, nés musulmans, à tous les enfants quels que soient leur pays, leur origine, leur religion, leur langue et aussi leurs espérances ». Donc nous pouvons comprendre que l’auteur veut raconter l’histoire de l’islam de façon simple, pour que les enfants n’assimilent pas islam et terrorisme, islam et violence, islam et obscurantisme. En effet Tahar Ben Jelloun dans ce livre, comme dans « Le Racisme expliqué à ma fille », invite toutes les personnes à refuser l’ignorance et les simplifications, à rechercher le savoir et la connaissance. L’auteur a décidé de parler de l’islam à travers un dialogue imaginaire entre lui et sa fille ; selon moi il a choisi la technique littéraire la plus appropriée, parce qu’à travers le dialogue l’auteur a pu exprimer ses idées de façon plus directe.

THÈMES
Dans ce livre l’auteur cherche à raconter l’histoire du prophète Mohammed et des siècles d’histoire de la religion islamique. Pour le faire, l’auteur explique à sa fille certaines mots arabes. Par exemple il explique le terme djihad, qui pour les hommes du temps du prophète signifiait « résistance contre les tentations, contre l’attraction du mal » et dans le temps des croisades « combat contre les agresseurs pour se défendre » ; donc celui qui utilise cette parole pour indiquer une attaque fait un contre-sens. Selon Tahar Ben Jelloun, et aussi selon moi, c’est très important d'utiliser les termes de façon correcte ; donc on doit aussi se servir de l’étymologie des mots, c’est-à-dire leur origine et leur premier sens. Par exemple l’auteur explique en utilisant cette technique le terme « islam », qui contient le mot salam, qui veut dire « paix » ; l’islam c’est la soumission de l’homme à la paix, la soumission à un Dieu unique, un Dieu à Qui on doit obéissance, fidélité et loyauté. Tout cela n’a rien à voir avec le terrorisme, les attentats, la soumission de la femme à l’homme ou l’obscurantisme. Selon moi ce livre est très important parce qu’il donne la possibilité d’éliminer les préjugés des Occidentaux envers les musulmans. En effet, après le 11 septembre, les enfants d’Occident pense que tous les musulmans sont terroristes ; selon moi, on doit donner une juste éducation aux enfants et on doit leur faire comprendre que les terroristes sont des fanatiques. Ce sont des personnes qui pensent qu’ils ont toujours raison et deviennent très méchants si d'autres ne sont pas d’accord avec eux : ils ne supportent pas ceux qui ne pensent pas et ne croient pas comme eux.
Dans le livre l’auteur parle aussi d’autres questions, par exemple il nous parle des États Unis. Tout d’abord il dit que l’Amérique a fait beaucoup d’erreurs (par exemple elle bombarde depuis dix ans les populations irakiennes, en tuant beaucoup de personnes) et que les Américains ne sont pas intéressés à ce que les autres peuples pensent ou écrivent (car en Amérique il y a très peu de livres traduits), mais il dit aussi que les terroristes qui ont attaqué le World Trade Center le 11 septembre « ont profité de la liberté et du confort de l’Amérique » et puis l’ont attaquée et il affirme aussi que « rien ne justifie ces massacres », car dans le Coran on dit que le suicide et l’homicide sont interdits. Il explique que les terroristes font leurs attaques parce qu’il y a des personnes sans scrupules qui leur ont donné une mauvaise éducation et elles leur ont fait croire qu’ Allah fera aller au paradis les terroristes qui se tuent au nom de leur religion. Selon moi, l’auteur a une juste façon d'observer les faits historiques et culturels, en effet il ne dit pas qu’une chose est toute positive ou toute négative, mais il souligne en même temps les choses positives et les négatives. Par exemple, en parlant de l’islam, il ne parle pas seulement de la beauté et de l’importance de la culture islamique dans le monde entier, mais il parle aussi des choses négatives, comme la condition des femmes. Dans le livre, il explique que la femme, dans certains pays musulmans, est considérée inférieure à l’homme parce que dans la société islamique domine le patriarche, qui est le chef de la famille ; ainsi la femme est soumise, dépendente de l’homme. En effet, dans certains pays comme l’Afghanistan, les femmes étaient maltraitées au nom de l’islam, mais leur condition est en train de changer: en effet en Egypte, Maroc et Algérie il y a des luttes pour que la femme ait les mêmes droits que l’homme et pour que le Code de la famille change. L’auteur est très content pour ces changements, car il pense que les temps ont changé et donc on doit adapter le message du prophète Mohammed aux temps modernes.
Une autre question très importante concerne les généralisations. En effet dans ce livre, comme dans Le Racisme expliqué à ma fille , l’auteur nous dit qu’on ne peut pas « mettre toutes les personnes dans le même sac », c’est-à-dire qu’on ne peut pas penser que tous les musulmans ont les mêmes caractéristiques. Par exemple dans le Coran on parle de l’amour, de la justice, de la concorde, de la paix et du pardon, donc on ne peut pas dire que le Coran est un livre où on parle seulement de la violence pour inviter les musulmans à combattre. Mais Tahar Ben Jelloun, après avoir dit celà, affirme aussi que certains musulmans considèrent plus importants les versets qui parlent de la guerre (un autre exemple du fait que l’auteur ne fait pas de généralisations et ne décrit pas seulement les choses positives de sa religion). Selon moi, le message le plus important que l’auteur veut nous donner est que seulement une bonne éducation fondée sur fidélité, honnêteté et bonté peut aider les fanatiques à changer et les hommes occidentaux à surpasser leurs préjugés. En effet, si les hommes ne cherchent pas à surpasser leur ignorance il y aura toujours des difficultés dans le monde : le racisme, la violence, les abus. Selon moi le remède contre ces maux est l’amour envers l’autre : on doit comprendre que nous sommes différents dans l’aspect, mais égaux en tant qu’être humains. Ainsi les terroristes ne tueront plus personne et certains Occidentaux ne seront plus racistes.

PERSONNAGES PRINCIPAUX
Les deux uniques personnages sont l’auteur et sa fille. ; en effet le livre est la rédaction des dialogues entre ces deux personnes. Mais ces dialogues ont été inventés par l’auteur: ils ne sont jamais vraiment réalisés.
Tahar Ben Jelloun commence à parler avec sa fille de l’islam, car elle lui a dit de ne plus vouloir être musulmane, car elle a entendu à la télévision que tous les musulmans sont méchants. L’auteur démontre qu'il ne veut pas la convaincre, mais il raconte le plus objectivement et le plus simplement l’histoire d’un homme devenu prophète et l’histoire d’une religion et d’une civilisation qui a tant apporté à l’humanité. Tahar Ben Jelloun prouve ainsi qu'il aime vraiment les enfants, qu'il fait tout pour leur éducation et qu'il croit en un futur meilleur.

STYLE
L’auteur s’adresse aux enfants, donc il utilise une façon de s’exprimer très simple. Il n’utilise pas mots difficiles ou il les explique tout de suite. Pour mieux faire comprendre les concepts il se sert aussi des petits contes, des faits qui sont arrivés dans sa vie quand il était petit ou les paroles d’une chanson (par exemple « les gens n’aiment pas qu’on suive une autre route qu’eux ! », phrase tirée de la chanson de Georges Brassens La mauvaise Réputation).

COMMENTAIRE
L’Islam expliqué aux enfants est, selon moi, une œuvre de très grande valeur. En effet elle parle de thèmes actuels de façon simple pour permettre aux enfants de mieux les comprendre. Je pense qu’écrire des livres de ce type est très important, car les enfants d’aujourd’hui seront les hommes du futur. Donc on doit s’occuper avec soin et passion de leur éducation. Tahar Ben Jelloun a bien compris ce fait, car dans ce livre il répète beaucoup de fois qu’une bonne éducation et un grand savoir sont la base pour la résolution de beaucoup de problèmes très graves, comme le racisme ou le mépris de l’autre. Moi, je suis d’accord avec l’auteur, parce que je pense que les enfants grandissent avec les idées que leurs parents, leurs enseignants et aussi la société, la télévision et les moyens de communication leur donnent et je pense aussi qu’il y a des valeurs qui sont « universelles », qui ne changent pas selon la religion d’appartenance, par exemple l’amour pour la vie, le respect des autres, la fidélité et l’honnêteté. En effet on peut avoir différentes idées, cultures, croyances, coutumes, traditions, mais on ne doit jamais oublier que nous sommes égaux en tant qu’êtres humains. Certaines personnes pourront penser que c’est trop peu de donner une bonne éducation ; en effet c’est vrai, on ne peut pas seulement faire cela, par exemple on devrait favoriser le dialogue entre chrétiens, musulmans et juifs, mais c’est une bonne façon de commencer pour chercher à changer la situation internationale qui aujourd’hui est très difficile : comme Tahar Ben Jelloun dit « ne serait-ce qu’un peu », mais c’est fondamental.
Je suis d’accord avec l’auteur quand il dit que le plus important, le plus urgent pour la religion musulmane est de séparer la religion de la politique. Pour ce que concerne la religion catholique, cette séparation a été déjà faite, même s’il y a eu des problèmes dans l’histoire de la religion catholique, par exemple avec les croisades ; mais aujourd’hui il semble que cette séparation soit définitive : le pape est le chef religieux. Tandis que dans l’islam il n’y a pas une division entre les chefs politiques et les chefs religieux, donc des fanatiques peuvent profiter de l’islam pour des motivations qui ne concernant pas la religion. Selon moi, c’est un problème très grave à résoudre. En effet on devrait faire presque une révolution, un changement très grand, et donc on trouverait sûrement l’opposition des personnes les plus traditionalistes. Mais je pense que ce changement est fondamental, car ainsi il y aurait un chef religieux écouté par tous les musulmans et donc il pourrait aussi s’occuper des fanatiques.
Une autre question pour laquelle il y aurait besoin des changements est celle de la femme. En effet Tahar Ben Jelloun reconnaît que la femme a été dévalorisée et méprisée dans le passé, mais il dit aussi que la situation est en train de changer et surtout il souligne le fait que les musulmans qui font des violences envers les femmes ne suivent pas le Coran, car dans ce livre on dit que Dieu n’aime ni l’injustice ni l’humiliation (c’est un autre aspect de contact entre les trois grandes religions monothéistes). Je pense que l’auteur est vraiment intelligent et savant, car il ne s’occupe pas seulement de défendre sa religion, de montrer les aspects positifs, mais il montre aussi, en les condamnant, les aspects négatifs ; selon moi, le monde a besoin d’hommes comme lui, capable de se mettre en discussion, d’écouter les autres et de ne pas avoir de préjuges.
Une autre chose que j’ai beaucoup appréciée est le fait que l’auteur ne donne pas seulement des conseils abstraits, mais, à la fin du livre, il dit quels sont, selon lui, les remèdes concrets qu’on doit mettre en pratique. Tout d’abord lutter contre l’ignorance : il faut que les filles aillent en classe jusqu’au bout, il faut que les pays musulmans réécrivent l’histoire des manuels en pensant à la tolérance, au respect des droits de la femme et de l’homme et il faut qu’ils disent la vérité : que l’islam, au début, était une religion violente, qui luttait pour grandir, mais que les temps ont changé, on n’est plus au temps du prophète, donc la religion musulmane est en train d’évoluer, c’est-à-dire de s’adapter à la vie moderne sans renoncer aux croyances et aux valeurs fondamentales pour elle. Enfin il dit aussi que c’est très important de donner aux élèves tous les moyens pour qu’ils se fassent leur propre opinion, pour qu’ils ne soient pas influencés par telle ou telle religion (ainsi il démontre encore un fois de croire dans les jeunes). Je veux terminer avec la phrase que j’ai aimée le plus en lisant ce livre : « les juifs, les chrétiens et les musulmans doivent former une seule communauté avec les croyants ». Certains pas en avant ont été déjà faits, par exemple durant le concile Vatican II le pape Jean XXIII a reconnu qu’il y a des valeurs précieuses dans l’islam ; mais selon moi, on peut faire davantage, jusqu’à arriver à une vraie collaboration entre tous les monothéistes, et, donc, à une vraie paix dans tout le monde. Ça peut sembler un rêve, mais que serait la vie sens rêves et espérances? Selon moi, on doit cultiver de grands rêves, des grands idéals et tout faire pour chercher à les réaliser. Je pense que si toutes les personnes du monde avaient ce rêve, il y aurait un monde meilleur, un monde d’hommes qui pourraient tous s’appeler «frères».

Irene Arosio