Il Maestro Fritz Rosati

    Nacque a Napoli il 12 luglio 1901 e si trasferì in Egitto dopo aver conseguito il diploma in pianoforte, organo e composizione. Figlio d'arte, aveva due fratelli musicisti anche essi: Cristiano che si stabilì a Foggia e Guglielmo che invece trascorse la sua vita a Firenze.

    In Alessandria, il Maestro Rosati fu insegnante di pianoforte nei corsi superiori al Liceo musicale "G. Verdi" negli anni 1927-28-29 e 30, cioè quando il direttore e fondatore del Liceo Verdi era il Maestro Ettore Cordone.

    Il Mo. Rosati fu anche vice direttore del "Liceo Verdi" insieme con il Mo. Antolini.

   Morì il 5 ottobre 1955 per un'embolia cerebrale al Caffé dei Musicisti in Alessandria, sito lateralmente al famoso locale Athineos. Insieme con la moglie Iris Carpani, era andato al Caffé per lasciare un messaggio ad un collega circa un concerto da tenersi di lì a poco.  Mentre Iris attendeva nella macchina, iniziò a scrivere il messaggio, ma, d'un tratto, si accasciò. Pietro Romanelli fu il primo ad accorrere ma solo per constatare che non vi era più nulla da fare. Era una persona molto amata e stimata dagli amici sia come uomo, sia come musicista e lo shock della sua morte fu superato da tutti con molta difficoltà. Tra le sue allieve, la allora giovane Mimì Giudice ricorda che il proprio padre, avuta la notizia, si recò immediatamente a casa per informare lui stesso la figlia nel debito modo. Mimì ricorda ancora quel giorno con tanta tristezza.

    Pubblichiamo alcune recensioni dei principali giornale di Alessandria che descrivono alcuni dei suoi successi musicali.

(extrait du journal "La Réforme Illustrée", 1947)

Le Mo Fritz Rosati

    Fritz Rosati était très jeune quand il arriva en Égypte. Il venait à peine de décrocher son diplôme au Conservatoire Royal de Naples, un diplôme d’excellence, qui lui avait permis de donner, avec beaucoup de succès, quelques récitals de piano qui faisaient présager une belle carrière au clavier. Mais le destin en avait décidé autrement. En 1940, on l’envoyait partager la vie de tant d’autres Italiens au camp de concentration de Fayed. Et c’est là-bas que notre critique artistique Jean-Athos Catraro, chargé d’organiser des concerts symphoniques pour les internés, lui conseilla de prendre la baguette directoriale. Dès son premier concert, le Mo. Rosati suscita l’enthousiasme aussi bien des internés que des officiers britanniques qui, chaque dimanche, affluaient en nombre d’Ismailia et de Suez pour entendre, dans le désert, de la bonne musique exécutée par un ensemble de soixante musiciens internés. 

    Le colonel Shirley, commandant du camp des internés de Fayed, qui l’avait en grande estime, ne manqua pas, au moment de sa libération, de délivrer au Mo. Rosati un certificat dont le contenu constitue un éloge des plus flatteurs pour les qualités de cet artiste de talent.

    De ce certificat nous traduisons la dernière partie : «M. Fritz Rosati est, sans aucun doute, un musicien au talent exceptionnel. Aussi, je lui souhaite tout le succès qu’il mérite et j’espère que de nombreuses occasions lui seront données de se faire apprécier par le grand public comme il a été apprécié par plusieurs milliers d’internés de ce camp.».

    Ces occasions, il les a eues. Et "La Réforme Illustrée" est heureuse de les lui avoir fournies.

(extrait du journal La Réforme Illustrée)

A PROPOS DE NOTRE CONCERT SYMPHONIQUE DU 3 JANVIER 1951

Lorsque ROSATI dirigeait entre les fils barbelés

    Notre ami et confrère Athos Catraro, consacre dans son hebdomadaire “Cronaca” d’hier, un article pittoresque, sur notre prochain concert symphonique et sur le Mo. Rosati, que nous traduisons avec plaisir, à l’intention de nos lecteurs :

     On annonce donc, pour le 3 janvier prochain, un concert symphonique au Théâtre Mohamed Aly, organisé par "La Réforme Illustrée" et dirigé par le Mo. Fritz Rosati. Au programme: la Symphonie Italienne de Mendelssohn, l’Andante de la cinquième symphonie de Tchaikowsky, l’Egmont de Beethoven et le Concerto pour piano et orchestre de Grieg, avec, comme soliste, ce dynamique et intelligent pianiste qu’est Wilfrid Maggiar, venu spécialement de Paris.

    Comme l’on voit, il s’agit d’un effort titanesque aussi bien pour "La Réforme Illustrée" qui essaye de remorquer le public alexandrin dans le sillage éblouissant de la musique pure, que pour le Mo. Rosati, qui a la lourde tâche de soumettre à la discipline de sa baguette une cinquantaine de musiciens lesquels ne se réunissant que deux ou trois fois par an, dans l’atmosphère de l’orchestre, se présentent aux répétitions – en grand nombre – avec les petits défauts que l’on acquiert dans les ensembles de jazz. Mais que faire… Le jazz est leur gagne-pain quotidien…

    La nouvelle de ce concert me ramène, en esprit, au passé. Et je le fais, d’autant plus volontiers que cela me permet de réévoquer une époque triste, pendant laquelle des milliers de mes concitoyens se consolaient de leur maigre repas au banquet somptueux des concerts symphoniques.

    Ces concerts ont une histoire. Ils sont étroitement liés à tous les souvenirs que nous avons laissés, nous autres internés, dans les fils barbelés de Fayed. Il fallait, alors, quelque chose qui nous fît oublier, s’il était possible d’oublier, nos maisons désertes, nos femmes sans protection, nos enfants qui, eux non plus, ne mangeaient pas à leur faim, et qui demandaient, en vain: «Ou est papa ?». Et puis vint la musique, cette pénicilline magique pour nos âmes. Vincenzo Carro fut le premier qui dirigea l’orchestre né du sable, comme avaient germé par la force de notre volonté et de notre imagination, les églises, les théâtres, les cuisines, les cantines… Une couche d’argile, découverte par hasard dans le sous-sol désertique, et quelques instruments, avaient transformé l’aride camp de concentration en une petite ville qu’aurait envié même Robinson Crusoe!

    Après Carro, transféré, pour raisons de santé, dans un autre camp, nous vîmes sur le podium, sous les tentes battues par le vent, Catacchio et Rampezzotti. Puis, soudainement, à la suite du transfert de Catacchio, il y eut la… crise de l’orchestre. Il fallait trouver un directeur d’orchestre: Fayed ne pouvait pas rester sans musique. Cela distrayait les internés et plaisait au colonel britannique, commandant du camp. Et, avec la musique, qui guérit même les neurasthéniques, on pouvait obtenir quelques faveurs… Il fallait trouver, à tout prix, un directeur d’orchestre. Et voilà que l’on me charge de découvrir le rare bipède capable de remplir ce rôle. Je pensais aussitôt pouvoir trouver ce que je cherchais parmi les pianistes. Et le nom de Rosati me vint à l’esprit.

    Mais nous ignorions même s’il se trouvait parmi les six mille internés de Fayed. Le registre du commandant civil me dit qu’il se trouvait au camp No. 18. Je le découvris, en effet, étendu sur sa couchette, sous une tente: j’eus peine à le reconnaître car, quelques années auparavant, je l’avais laissé bien en chair et, maintenant, je le revoyais, réduis à l’état de squelette. De plus, sa vue s’était beaucoup affaiblie, en raison d’une forte dénutrition. – Te sens-tu capable de diriger un concert ? lui demandai-je, ne voulant pas m’engager pour toute la saison… fayedine, qui pouvait être longue…(nous étions en mai 1942).

    Étonné, comme si je lui avais demandé de faire l’acrobate, Rosati me fit répéter la question. Ce que je fis d’un ton péremptoire. Il réfléchit un instant. Hésita quelque peu… Puis, brusquement, comme quelqu’un voulant se libérer d’un cauchemar, il me dit: - Certainement! …

    Au cours de cette première rencontre, Rosati avait eu quelques scrupules. Le musicien avait hésité, non pas l’homme, puisqu’il était compréhensible qu’au directeur d’orchestre était réservé un sort moins dur, et un peu plus de liberté: liberté, dans le cas spécifique, signifiait pouvoir sortir des fils barbelés pour se rendre chez les musiciens pour faire un brin de causette. C’était beaucoup quand, pendant des années, on n’a eu qu’un carré de cent mètres sur cent pour se promener! Le musicien avait hésité, car il n’avait pas les nerfs en place et que sa santé périclitait. – J’espère m’en tirer… ajouta-t-il.

    J’écrivis à feu Davollo, afin qu’il m’expédiât du Caire la musique dont nous avions besoin. Rosati se présenta à l’orchestre - ensemble excellent, les meilleurs professionnels étants internés - et commença par la répétition du Capriccio Italiano de Tchaikovsky. Il révéla immédiatement des qualités innées et un tempérament de chef. Lui-même ne pensait pas pouvoir si bien faire. Mais à la fin de la première répétition, il tomba évanoui. Il avait abusé de ses forces. Il ressentait une douleur aiguë au bras droit et sa vue avait encore baissé. Je référais au commandement ce qui était arrivé, et demandai, pour le nouveau chef d’orchestre un traitement plus doux. C’est ainsi que Rosati fut transféré dans mon camp, le No. 8, qu’une tente fut mise à sa disposition, que la "corvée" lui fut épargnée et qu’il commença un traitement à l’hôpital de Fayed. Ce dernier point était très important, car les hospitalisés jouissaient d’un régime alimentaire spécial. Un mois après, Rosati était devenu un autre homme. Ayant recouvré sa santé, il put donner toute la mesure de ses possibilités. De plus, son moral était haut, car il se sentait estimé, aussi bien des internés - qui lui étaient reconnaissants pour la joie qu’il leur procurait - que de ses geôliers anglais qui trouvaient, dans nos concerts, une distraction et une consolation. Car eux aussi, regrettaient leur famille lointaine et souvent l’un d’eux, à la vue d’un de nos enfants, venu au camp embrasser son père, avait un regard ému et parfois même une larme furtive coulait sur sa joue…

    Les concerts se succédèrent, sans interruption, jusqu’à la fin de l’internement. Rosati qui s’entraînait, toujours davantage avec un orchestre que, désormais dispersé entre le Caire et Alexandrie, nous n’entendrons plus, était devenu ce qu’on peut définir un bon directeur. Sa réputation avait franchi les fils barbelés, si bien qu’à plus d’une reprise, l’orchestre des internés fut invité à jouer dans les hôpitaux anglais de la région du canal de Suez. Nous avons eu ainsi l’occasion, en pleine guerre, d’assister au spectacle d’un millier de blessés ennemis, aveugles, mutilés, la tête bandée, qui tentaient de se relever sur leurs civières, pour applaudir un Italien qui, avec d’autres Italiens, au nom de l’art, qui est, avant tout, amour humain, leur procuraient quelques instants de joie.

    Avant que Rosati quitte le camp, je reçus du colonel britannique, commandant le camp - qui, après l’armistice, s’était révélé un homme courtois et aimable - un certificat dans lequel il rend hommage au directeur d’orchestre des internés, et ne lui ménage guère des éloges qui, à mon avis, sont plus que mérités.

    Eh bien, ce même Rosati dirigera le 3 janvier prochain, au théâtre Mohamed Aly, le concert symphonique organisé par "La Réforme Illustrée". Wilfrid Maggiar, qui a déjà joué sous son intelligente direction, a déclaré qu’il se sent très sûr avec lui, car l’orchestre, animé par son habituelle bonne volonté, lui obéit, rendant ainsi moins difficile la tâche du soliste.

     Fritz Rosati, que "La Réforme Illustrée" a, dès sa libération, nommé directeur officiel de ses concerts, nous fera, une fois encore, revivre le temps de notre tristesse désertique. Nous croyons que c’est un devoir pour tous ceux qui l’ont applaudi dans le désert de Fayed, d’assister à ce concert. Ce sera peut-être, la meilleure façon de nous sentir, encore une fois unis, à la recherche d’une justice meilleure au sein d’une humanité qui sait apprécier la beauté de la vie.

(extrait du journal La Réforme Illustrée)

Hier au LYCÉE FRANÇAIS, 750 spectateurs ont acclamé le Mo Rosati et ses élèves.

MARDI 6 MAI 1952

À 6 h. p.m. au LYCÉE FRANÇAIS

Grand Concert

  • 30 Musiciens sous la direction de Rosati.

  • Concerto de Mendelssohn pour piano et orchestre: Soliste, Sylvana Grunberg.

  • Concerto pour piano et orchestre de Mo. Shalam interprété par l’auteur.

  • Récital de piano par les meilleurs élèves du Prof. Rosati.

    Le Mo. Rosati doit être heureux et fier de la soirée d’hier. Le récital de piano de ses élèves, avec le concours d’un orchestre de 30 musiciens, a eu un très grand succès. Pas une place de libre dans la salle du Lycée Français, du monde debout, de l’enthousiasme, des bis et des ovations prolongées! Si l’on devait écouter le public, le programme aurait du être joué deux fois!

    Notre critique musical donnera, en détail, le compte-rendu de ce récital exceptionnel où les élèves de Rosati firent vraiment honneur à leur professeur. Contentons-nous de dire pour aujourd’hui que Sylvana Grunberg dut bisser le premier mouvement du Concerto pour piano et orchestre de Mendelssohn, que Mireille Cauro fut éblouissante dans la Rapsodie No. 6 de Listz, et que Mario Fusco a été la grande révélation de la soirée. Il joua le Scherzo en si bémol mineur de Chopin en grand artiste et en véritable virtuose (Fusco n’a que dix-sept ans).

    Le jeune Ino Shalam, qui interpréta au piano un Concerto de sa composition, s’est exprimé en un langage mélodramatique, coloré, assez expressif. Son expansion mélodique a quelques réminiscences qui rappellent Bellini et Tchaikowsky. Ino Shalam a su quand même amalgamer avec assez d’éclat et d’émotion le piano avec l’orchestre. Il a obtenu un succès énorme. L’orchestre était excellent et la direction du Mo. Rosati souple et autoritaire.

    Le Consul général d’Italie et Mme Montesi qui assistaient au concert ont vivement félicité le Mo. Rosati, les élèves et «La Réforme Illustrée» qui avait accordé son patronage.

(extrait du journal "La Réforme Illustrée", Samedi le 10 mai 1952)

Grand succès des élèves de Rosati dans la salle du Lycée Français

    Si le Mo. Fritz Rosati avait besoin d’être plébiscité, l’accueil enthousiaste que le public alexandrin fit l’autre jour à l’exhibition de ses élèves sur la scène du Lycée, constitue une manifestation sans précédent, de la part de l’opinion publique envers, un professeur de musique. Des applaudissements sans fin, des rappels, des acclamations, ont salué plusieurs des jeunes exécutants formés à l’école Rosati, qui ont tous joué, comme, il se doit, par cœur, et qui ont prouvé pour la plupart qu’ils possédaient non seulement des dons remarquables, mais aussi une technique excellente, qui leur permettra s’ils persévèrent, d’atteindre les niveaux les plus encourageants.

    Il est impossible de rendre compte par le menu d’un concert aussi divers, et aussi long que celui qui nous occupe. Disons cependant quelle agréable surprise fut pour nous que d’entendre Nives Orfanelli, qui n’a que douze ans, et qui a exécuté le «Petit âne blanc » de Jacques Ibert, et le « Prélude » de Rachmaninoff en do dièse mineur, avec une sûreté de technique dans les accords modernes, une énergie et une intelligence vraiment étonnantes à cet âge. Disons encore combien nous fûmes agréablement surpris d’entendre la jeune soliste Sylvana Grunberg exécuter avec accompagnement d’orchestre le premier mouvement du concerto pour piano de Mendelssohn, avec une assurance, un phrasé, une science intrinsèque du rythme devant lesquels on est obligé de se découvrir, Sylvana Grunberg va bientôt partir pour l’Italie afin de se perfectionner dans un art, pour lequel elle est incontestablement douée. Voici sur l’estrade Daniel Rosenthal, celliste, élève de Malachrino, qui accompagné de sa sœur Sarah, nous donne dans le style qu’il faut, le largo de Bach, et Sarah Rosenthal seule, qui enlève avec intelligence et maîtrise la valse en ré bémol de Chopin. Voici encore Liliane Meucci qui nous joue impeccablement le 1er mouvement de la Sonate en Ré mineur opus 31 de Beethoven, tandis que Johanna Grassi enlève comme si de rien n’était l’invitation à la valse de Weber.

    Tout serait à citer dans ce programme: Mireille Cauro, éblouissante dans la rhapsodie No.6 de Liszt ou elle se relève durant 8 pages d’octaves une main droite d’une sûreté et d’une dextérité remarquable. Josette Fusco qui se fait applaudir dans la Fantaisie impromptue de Chopin. Antoine Cordahi qui nous offre une interprétation très heureuse de la Sévillana d’Albeniz, sans oublier Rosy Menasce dans une brillante exécution de l’Impromptu en Mi bémol majeur de Schubert; Mary Galanti, Nicole Gani et Mario Fusco qui jouent en virtuose le scherzo en Si bémol majeur de Chopin, dans la vitesse voulue.

    La surprise de la soirée fut le jeune compositeur Ino Shalam qui exécute au piano avec accompagnement d’orchestre un concerto de sa composition. Grand, le front large, jeune et d’une allure qui pourrait devenir autoritaire, Ino Shalam ne connaît pas la musique, du moins la musique écrite. Il ne la lit pas. Il n’a jamais fait ni de solfège, ni d’harmonie, il ne sait distinguer une noire d’une blanche, un bécarre d’un dièse ou d’un bémol, mais il a la conception musicale, il a en lui-même, le don de l’extérioriser en se mettant tout simplement devant le clavier d’ivoire, il a ce que plus d’un virtuose ou prétendu tel n’a pas: l’oreille qui lui permet de ne pas fausser et de retenir ce qu’il a appris, ce qu’il a capter, ce qu’il a conçu. Il a aussi un défaut commun aux plus grands artistes, un trac épouvantable, ce trac qui le vit tout à coup figé devant son piano, une main presque paralysée par l’émotion, qui céda bientôt la place à une élégance, une assurance, une virtuosité naturelles, bref une véritable transfiguration qui lui permit de mener son œuvre avec un brio éblouissant. Ce concerto qui n’est au fond qu’une fantaisie à deux thèmes rappelant tantôt Bellini et tantôt Beethoven, par la joliesse de ses cadences, l’intelligence des développements, et ce débordement romantique, qu’on aime retrouver par ces temps de refoulement prolongé, retient l’attention, amuse et intéresse l’auditeur qui spontanément approuvé, l’auteur et l’exécutant. Mais qu’Ino Shalam ne se contente pas de ses succès factices, la musique, la grande, la belle musique est un art, subtil dont il faut connaître les arcanes, la technique et l’histoire. L’improvisation n’est pas tout dans la musique et l’amateurisme n’est pas un titre de connaissance et de capacité. Ino Shalam doit se mettre à l’étude en plier son talent et son inspiration parfois débordante à la dure discipline des normes immuables, hors desquelles il n’y a pas de manifestations artistiques durables, hors desquelles le génie le plus éblouissant se perd.

    Ajoutons que le Mo. Rosati officiait au pupitre de chef d’orchestre.

Sylvana Grunberg, jouant le 1er mouvement du concerto de Mendelssohhn.

 

Rosati parmi quelque uns de ses élèves, (de gauche à droite): Mario Fusco, Ino Shalam, Josette Fusco-Glover, Rosy Menasce, Nicole Gani, Liliane Meucci, Johanna Grassi, Mary Galanti, Germaine Ballian, Sylvana Grunberg et Mireille Cauro.

(extrait du journal «La Réforme Illustrée», dimanche le 11 mai 1952)

LES GALAS DE ''LA RÉFORME ILLUSTRÉE''

UNE SALLE ARCHICOMBLE ACCLAME ROSATI ET SES ÉLÈVES

    Mardi dernier a eu lieu devant une salle comble au Lycée Français l’audition des élèves du Mo. Fritz Rosati qui a obtenu un très grand succès. On voit ici une partie de l’assistance au premier rang de laquelle on reconnaît le consul général d’Italie, M. Montesi, le comte Paolo Caccia Dominioni et le comte Aziz de Saab.

    Au moment où notre photographe tirait cette photo, le Mo. Rosati venait d’entrer sur scène et était accueilli par un tonnerre d’applaudissements de la jeunesse réunie au balcon, vers lequel tout le monde regarde en souriant, cette explosion d’enthousiasme juvénile exprimant bien la sympathie dont jouit le prof. Rosati dans tous les milieux.

(Estratto dal settimanale «Cronaca » del 6 maggio 1952)

Vita Artistica alessandrina

Il brillante saggio degli allievi del Mo Rosati

    Non un posto era vuoto, martedì scorso, al Liceo Francese, per il saggio degli allievi dell’eccellente Mo. Rosati. Oltre settecento persone avevano risposto all’invito di «La Réforme Illustrée» - che alla manifestazione aveva concesso il suo patronato - per ascoltare una schiera di giovanissimi pianisti, maschi e femmine, ai quali il Rosati ha insegnato a suonare. E diciamo subito che questo professore, che perpetua la tradizione del Conservatorio di Napoli e dei suoi grandi maestri,ha un merito particolare che va segnalato: i suoi migliori allievi sono veramente il prodotto del suo insegnamento, poiché ad essi egli ha indicato la strada che sfocia al periodo dell’interpretazione dopo avere loro mostrato come si posano le dita sulla tastiera! Non si fa bello con penne altrui; ma presenta al pubblico allievi e allieve ch’egli ha educato dall’alfa all’omega, in attesa ch’essi - possibilmente - frequentino in Europa i corsi di perfezionamento.

    Detto ciò, era naturale che il foltissimo pubblico applaudisse le giovanissime Mary Galanti, Nicole Gani, Rosy Menasce, Germaine Ballian, Sarah Rosenthal; e mostrasse un entusiasmo ancor maggiore per Nives Orfanelli che ha eseguito con mirabile disinvoltura «Le petit âne blanc» di D’Ibert e il «Preludio in do diesis minore» di Rachmaninoff; e per Sylvana Grunberg che ha saputo usare il giusto tocco e lo stile voluto tanto per «Le rappel des oiseaux» di Rameau quanto il famoso «Cake-Walk» di Debussy!

    Altre sorprese ci erano tutta via riservate, ecco Liliana Meucci, sicura e intelligente, farci gustare il «1 Tempo» della «Sonata in re minore» , op.31 n.2, di Beethoven; Johanna Grassi, brillante e ritmica, nell’ «Invito alla Danza» di Weber. Antoine Cordahi, prodigare sensibilità e buona tecnica, nella «Sevillana» di Albeniz; Josette Fusco-Glover, affrontare la difficile «Fantaisie impromptue» di Chopin dando prova di notevoli qualità; Laura Donato, che ha doti preziose, «cantare» e dialogare nel «grande duetto per piano e cello» di Goltermann, rispondendo con efficacia al valente violoncellista prof. M.Guzzi. Né possiamo tacere la nostra schietta ammirazione per Mireille Cauro la quale, con disinvoltura, grazia, vigore, secondo i momenti, ha sfoggiato una tecnica non comune nell’ardua e insidiosa «Rapsodia ungherese» n.6 di Listz. La nostra ammirazione è poi diventata vivissima sorpresa quando il diciassettenne Mario Fusco, figlio del nostro amico dott. Athos Fusco, ha interpretato – diciamo interpretato – con vivace colorito, con slancio e, al momento propizio, con sonorità misteriose e allusive, e sempre con una tecnica limpidissima e solida, il difficilissimo «Scherzo in si bemolle minore» di Chopin!

    Alla fine della prima parte, Sylvana Grunberg ha dato buona prova di concertista eseguendo con chiara tecnica un «tempo» del «Concerto» di Mendelssohn, accompagnata da un complesso orchestrale diretto con competenza e intelligenza dal Mo. Rosati. Lo stesso complesso ha accompagnato, alla fine del saggio, un «Concerto per pianoforte» composto ed eseguito dal giovane allievo Ino Shalam: reminiscenze, abbondanza melodica sul tipo melodrammatico, mancanza di sviluppi tematici, è vero! Ma questo giovane ha dato prova di volenterosa attività artistica distinguendosi e come solista e come studioso della scrittura musicale.

    Nel bilancio della manifestazione, all’attività del Mo. Rosati mettiamo la cura minuziosa ch’egli ripone nella pulitura della tecnica, nell’accentuare il fraseggio e nel colorire con sobrietà e opportunità il «canto». Egli ci è riapparso come un eccellente e coscienzioso maestro, degno della massima stima; e gli applausi, spesso trasformati in ovazioni, che il pubblico ha rivolsi ai suoi allievi erano l’espressione delle vivissime simpatie di cui gode.

    Assistevamo al saggio: il dott. Montesi, Console generale d’Italia, il conte Paolo Caccia Dominioni, il Conte Aziz de Saab, i rappresentanti della stampa e altre personalità egiziane e straniere.

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