1000
Vietnam
Written
by Giorgio Canali. except
5.8. Canali / Zoli/Canali
Produced : Giorgio Canali
(P) 1998 Sonica (C) 1998
Sonica/Jour & Noit.
Nananà
Nananà
(Giorgio Canali)
Au
delý de cet univers, aux frontiËres de la realitÈ,
je prend un cafÈ quon dirait du vrai assis face ý moi,
signes daffaisement, je demande son opinion ý mon il droit,
je me dis : essay de sourire , je me repond,
mais dans une langue que je ne connais point...
Sans
aucun mouvement, je demande des yeux limmobilitÈ,
rien ne sarrete, je me regarde nevrotique.
Peut Ítre que notre univers confine trop avec la realitÈ,
je dis quelques paroles de circonstance ý moi mÍme,
mais dans une langue que je ne connais point...
Je
retrouve le fil (que javais) perdu, je me crache dessus quelques
veritÈes,
je reagis bien, je prend mon air de rien.
Echanges damabilitÈs, joffre un cafÈ ý mon autre moi,
je me sens fatiguÈ et confus,
je me remercie, malgrÈ tout
il y ý du soleil...
Coule La Vie
(Giorgio Canali)
AccrochÈ
au plafond per les pieds
De toute maniËre le haut, le bas cest des idÈes trËs personnelles
Jobserve la vie qui coule ý flots de ma tele sur le plancher sans
mÍme envisager
De fermer le robinet, allez allez
coule la vie
Coule
jusquý inonder le rÈz de chaussÈe de cet enfer et toutes ces tÍtes
depicier
Qui jour et nuit me prennent la mienne
Coule rien que pour pourrir lintimitÈ des canapÈs ou en peignoir
on mate la nuit
son porno softizÈ B.C.B.G. coule la vie
allez allez
Et
on pourrait supposer que la libertÈ
Cest du cul non cryptÈ ý la tele
Et trois fois trop, trois fois rien ý branler
Des sujets de discussion autant en emporte lavion
Et les flics restent sans metier
Mais vous en faites pas on en verra encore des boyaux dans le dÈcor,
monsieur le ministre des interieurs.
Pendu
ý mon perchoir la tÍte en bas je me demande si
cest du redressage de situations pas claires
Jecoute mon cur qui boite au rythme de la voix qui coule
impitoyable mot ý mot
Du poste radio de ma voisine allez allez
coule la vie
Coule
jusquý noyer tous ces nazis au cerveau rasÈ et croix ratÈe
et tous les autres cachÈs au ministËre de la santÈ
gens qui de ma santÈ nont rien ý battre, la seule chose qui compte
pour eux
cest de compter mes limphocytes T4, allez allez
coule la
vie
Et
on pourrait soupÁonner que la veritÈ
Est ecrite en petits caracters sur nos carte didentitÈ
Cest pour Áa quon est fouilles pour un oui et pour un non
Et toutes ces perquisitions cest pour notre securitÈ
Et mon cul cest du poulet comme si il y en avait deja pas assez
Des poulets dans cette ville
allez allez allez allez
Probablement
(Giorgio Canali)
Probablement
mener cette danse comporte des risques dont on navait pas besoin,
mais la spirale dense de cette cadence nous emporte et on ne pense plus
a rien
parmi ces gens cultivÈs qui employent sans faute et sans cesse
subjonctifs, preservatifs et formules de politesse
et au bout du compte quest ce quon ý compris de leur voyage
au bout de lennui
probablement on nous presentera laddition ý la fin de la chanson
probablement les etoiles seteindront ý la fin de la chanson
Probablement
on crevera les yeux crevÈs par la Lumiere Puissante De Dieux
ou dautres Diableries SacrÈes
et ý la fin des mots on devra se contenter des applaudissements virtuels
des sourd-muets
parmi ces gens qui entendent bien mais qui necoutent que le silence
parmi ces blanchisseurs dargent noir et ces noicisseurs de voix
blanches,
parmi ces mÈtËques qui nous piquent la place en prison
probablement, oui probablement
probablement on se sentira un peu plus con ý la fin de la chanson
probablement les flics arriveront ý la fin de la chanson
Probablement
il faut quon se tire de la ligne de mire de ces mal ÈlevÈs
qui flinguent tout ce quils narrivent pas a saisir et cette
danse ý des pas trËs compliquÈs
parmi ces gens qui savent trouver les bons mots quand on meur
au milieu des autres qui tombent au grand regret des assureurs
Áa fatigue de penser quil y ý toujours un connard aux aguets
ou de porter des T-shirts avec la tÍte de ses morts prÈfÈrÈs
ainsi font font font et puis ils sen vont
trois petits tours et cest la fin de cette putaine de chanson.
Au Bout
(Giorgio Canali)
Au
bout du doigt des etoiles, on cherche inutilement ý dÈterminer lemplacement
precis dans le ciel
de Notre Dame du DÈsespoir pour lui addresser cette priËre, unautre
journÈe fondue au noir et cette
existence passÈe comme une fusÈe, on ý du mal ý comprendre ou on ý pu
trouver le temps et le moyen de semmerder
Au
bout des lËvres du tabac encendiÈ, on tourne en rond en suivant des
comËtes que lon prend trop souvent pour lEtoile du Nord
Et Notre Dame des Tabagistes, qui nous protËge du cancer, regarde passer
du haut du ciel cette vie qui dure le temps dun cri ý la lune
ý la lune, oh la lune, ah la lune, la lune
Au
bout du nez le brouillard perpetuel et autres futilitÈes comme la lune,
sur la quelle se concentre le tir croisÈ
des poËtes qui se maudisent lun lautre, mais Notre Dame
des Loup-garous connait par coeur la difference
entre le hurlement des Sirenes, et le cri damour des ambulances
ý la lune, oh la lune, ah la lune, les ambulances
Je
vais tenvoyer une carte postale ou mieux, je vais essayer, je
ne sais pas si ý ce putain dendroit paumÈ il y ý des boites aux
lettres normales ou ý malice qui, si tu y mets ta main ý linterieur,
la trasforment en bouquets de fleurs et voilý des fleurs pour toi, et
cest bien la premiËre fois
1.2.3.1000 Vietnam
(Canali/Zoli/Canali)
(il)
faut pas oublier cet enculÈ de Hemingway qui prend son coquetail ici
en ayant lair dÍtre quelquun de bien mais, tiens,
on pourrait lire dans ses pensÈes, un autre livre qui pue la libÈrtÈ
pour se remplir les poches
(il)
faut pas oublier le seul espoir qui reste, plus dun milliard de
chinois qui sautent et
rebondissent tous en mÍme temps
et ils font trembler la tÍrre entiËre, ils font trembler la tÍrre entiËre
1-2-3-1000
vietnam et 1000 feux rouges grillÈs
(il)
faut pas oublier quil y ý des lÈgendes qui parlent de chevaux
en bois,
de murs ý Berlin, de tours ý Babel et de villes disparues qui sappelaient
Leningrad
et de pays ou tonton Sam ný pas gagnÈ la guerre
(il)
faut pas oublier le grand camion envoyÈ par Dieu qui ecrabouillera tout
en roulant au hasard sur les routes du monde entier
car mÍme les enculÈs comme Hemingway traversent la route parfois
traversent la route parfois
1-2-3-1000
vietnam et 1000 feux rouges grillÈs
1-2-3-1000 vietnam y hasta siempre comandante
Nuvole & Blériot
(Giorgio Canali)
Lair
plutot dens, prisonnier dun bistrot, du brouillard dans la tÍte,
si mon cur tien, je voudrai un autre pastis s.v.p.
Jouvre le journal au hasard, il y ý aujourdhui beaucoup
dannÈes, Bleriot Louis, pionnier, aviateur
survolait La Manche en atterrissant a Dover, vý savoir ce quil
esperait de trouver, vý savoir sil sagissait daffaires
de cur...
Et
ces routes qui me traversent le cur, comme Norbert Dentressangle,
avec plus de bruit, traverse le continent avec ses camions rouge-feu
e les initielles blanches, ý nous rappeler que lEurope cest
lui
je
sens mes pensÈes peser, parmi les camions qui roulent, plus lourds que
cet air, plus lourds que mon verre
jai trop bu, peut Ítre, pour voler
je les ai vus aux aguets dans le ciel, caricatures de la libertÈ, nuages,
se lever vers le soleil, vý savoir ce quils cherchaient de dire,
vý savoir ce quils voulaient demontrer...
Et
ces chemins qui me croisent le cur, comme les routes possibles
de laviateur qui decolle vers le rien
et nos yeux cadrent les inititielles blanches ý nous confirmer que cest
Bleriot la haut
Je
les ai vus passer rapids, plus rapids que Bleriot, nuages, en effleurant
le Sacre Cur,
ils allaient se faire du mal vý savoir ou....
Lazlotòz
(Giorgio Canali)
Au pape ý la fenËtre faut pas faire de fÍte rigole Dieu dans
son feuteuil, syntonisÈ sur la sainte messe,
Il hoche la tÍte, Il se lËve, Il setire, vers le frigidaire, ý
la conquËte dunautre biËre glacÈe
Les patins ! sexclame dun ton hysterique la
Femme de Dieu ÈtalÈe sur le canapÈ,
Dieu se bloque,Il la maudi muet,un de ces jours Il vý La faire sombrer
dans le plus noir des enfers,
Il lý deja fait avec dautres bien plus costauds,
en suite Il marmonne quelque chose, Il pose ses pies sur les bouts de
chiffon et Il glisse vers la cuisine, comme un ours patineur au ralenti
RefËrme bien ! le mÍme ton hysterique qui vien du sofa
Dieu retien ý peine ce geste violent qui fait faire SBAM aux portes
et Il referme delicatement le frigidaire
En suite, Il regarde Ses mains, des drÙles didÈes et son regard
qui glisse lent vers le canapÈ,
Il se demande ou il est passÈ Laszlo Toth.
Va Tutto Bene
(Canali/Zoli/Canali)
Tu
le sens le souffle de la nuit, repiration lourde comme si demain
adieau
et lair, qui bouge ý peine, apporte quelques choses...
relis les lumiËres de cet endroit, comme dans une carte postale by night,
tout est tellement resplendissant, Áa brille trop, Áa brille trop...
tout
vý bien
je
nai plus de trous de mÈmoire depuis que je nais plus de
souvÈnirs
je nais plus le temps pour penser depuis que je pense Ítre mort
passe un autre train au loin, jarrive pas a dÈfinir le vide
il ne finit pas ici le vide, il continue au delý de la voie ferrÈ, quel
drole de bruit...
tout
vý bien
Quelquun
espionne dans mes rÍves,cachÈ sous mon oreiller,
qui est dans mon pijama ? ne panique pas reste tranquille, tout va bien,
ne panique pas reste tranquille, Áa nest peut Ítre que la tÈlÈ
qui temmerde,
ne panique pas reste tranquille,
ne te laisse pas prendre,
ne te laisse pas prendre vivant !
Petits Feux
(Giorgio Canali)
Le
vent essuyera ces flaques, posÈes la pour noyer ces croissants de lune,
le tÈlÈphone qui r’le et moi, et moi je suis jamais au bon endroit,
cest bizarre, il fait un tout petit peu plus froid quhier
soir,
je fixe un point entre tes yeux, parmi des milliers de dÈtails
marginaux, comme moi, comme toi, comme ce quon fait, pour qui
on le fait et pourquois,
par qui on est payÈs et contre qui cette fois...
La
glace comblera ces fÈlures, au moins jusqau printemps et pour
moi, bien sšr, la tÈlÈ Áa suffira,
je trouverais des bonnes raisons gravÈes sur mon plafond ou bien je
le chercherai parmi les croissants noyÈs dans le thÈ,
suicidÈs au nom de Dieu dans le rite sacrÈ du petit dejeuner, sacrifiÈs,
trompÈs, trempÈs, imbibÈs de drÙles didÈes,
de fausses doctrines et de thÈ...
Allume
un feu, un tout petit feu pour sÈcher cette humiditÈ,
jeteign mon cur pour ne pas deranger, je peu trËs bien attendre
la prochaine guerre pour crÈver en paix...
oh allume un feu pour sÈcher ces croissants de lune noyÈs dans les flaques
de larmes des yeux de ceux qui, sils
ne savent pas vivre, ne savent pas mourir non plus, ne savent pas souffrir
ý sec...
Allume
un feu, bršle, bršle tout ce que tu peu, y compris un petit bout de
moi,
de ce qui reste apres la derniËre pleine lune
Allume un feu, bršle, bršle tout ce que tu peu, y compris un petit bout
de moi,
de ce qui reste apres la derniËre pleine lune
Allume un feu, bršle, bršle tout ce que tu peu avant que la prochaine
pleine lune narrive.
100.000
(Giorgio Canali)
Au
loin, plus loin que la banlieue, on voit des gens en queue ý balancer
leur connerie du pont sur lautoroute
et on essay darrÈter ce tram qui nous roule dans la tÍte, ce 13
bis qui ne sarrËte jamais
il prend pas de passagers, il tourne en rond, cest tout, juste
ý remouer les pensÈes
Cest
la mÍme chose quand on suit du doigt un sillage dans le ciel, en esperant,
ý la fin, dy trouver Dieu,
Áa nous effleure mÍme pas (lidÈe) que cette trajectoire nous emmene,
de faÁon bien plus prosaÔque, ý laeroport de Rio, ou atterrissent,
comme des dÈportÈs, des petits-moyens entrepreneurs condamnÈs ý infarctus
par baise, et voilý quils trouvent Dieu, en fin.
et
on entend le sinistre fracas de 100.000 chansons damour avancer,
inexorables, comme des chars dassaut, vers nous
Face
ý des Èvidences foudroyantes telle que la fumÈe est mortelle
on oublie des vÈritÈs bien plus Èvidentes, les coups de fusil
font beaucoup mais beaucoup plus de mal. On rËste comme aprÈs lautomne
les feuilles
Des lueurs et des grondements au loin, trop indistincts pour nous laisser
comprendre sil sagit de tempÍte ou de lhabituel tranquille
travail des canons
et
on entend le sinistre fracas de 100.000 chansons damour avancer,
inexorables, comme des chars dassaut, vers nous
on entend le sinistre clameur de 100.000 lolitas en amour avancer, irresistibles
comme des troupes dassaut de lest
on aperÁoit la lueur distincte de 100.000 autodafÈs
«a
Y Est
(Giorgio Canali)
Un
autre feu qui passe au rouge, un autre carrefour et ma tÍte elle aussi
ý larret
jai terminÈ mes cigarettes, je nai plus quý mourir
damour et denvie de fumer
Áa y est cest la fin du paquet... Áa y est...
cest la fin du millÈnaire, dailleurs jaurais jamais
pensÈ autant men approcher
et tous les vides qui me restent ý combler se remplissent de cris que
jessai dignorer
Áa y est je deviens profond... Áa y est...
je deviens un peu plus vieux de quelques secondes, un peu trop dapres
lexcitÈ qui me klaxonne
Demarre connard ! il eructe il setouffe, je lui montre
mon doigt le plus long
Áa y est... Áa va cogner...
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