Louise Brooks et George Charlia au bord de la Marne di J. Vincent - Brechignac |
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Le feu et l’eau . . . Tels
sont les deux elements sous le signe desquels vit un groupe d’hommes
dont toute l'activité pour le moment est consacrée a l’achèvement
d’un film Prix de Beauté. Le feu, ce sont les lampes a incandescence, ce sont aussi les rayons solaires qui tapent dru sur les toits pourtant fort élevés des studios de Joinville. L'eau, c'est la Marne, une Marne que serait silencieuse et calme, se elle n’était peuplee de tout un monde joyeux . . . Car l’eau, vous le savez tout aussi bien que moi, a ce privilege, quels que soient ses dangers et ses crimes, de provoquer la joie de 1'homme. Elle l’attire et donne un rayonnement a sa vie. Son rôle est identique a celui du soleil. Maugreez-vous contre Ie soleil? Non. C’est la chaleur que vous invoquez et que vous maudissez. Parler d’un pays de soleil, c’est évoquer une sorte de bonheur . . . Ainsi, parmi le feu et l’eau, souriant et cordial, Augusto Genina dirige les prises de vues de Prix de beauté et preside par consequent - pour la majeure partie de la journée, tout au moms - aux destinées d'une équipe aisément conquise par sa cordialité et son sourire. Voici Edmond Gréville, dont les connaissances cinématographiques et linguistiques sont appréciées et qui a confié a sa fort jolie jeune femme Wanda Vangen un jeune chien encore informe; voici d'Ollivier qui a la silhouette-type du gentleman britannique en excursion; voici Matté [Maté], l’operateur, qui travaille avec une conscience exceptionnelle; Gys qui etablit, non sans talent, les décors du film, Jean Bradin, l’une des vedettes masculines; Bandini, le comique vraiment dròle de la troupe . . . |
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Et puis, voici la
vedette féminine, Louise Brooks. Nous avons ici même brievement conté l’histoire de cette petite fille de Wichita qui, de "girl" des Ziegfeld Follies, comme tant d’autres, se transforma en star a Hollywood, un jour. Louise Brooks est surtout connue en France par son apparition assez breve, mais remarquable dans A girl in every port d’Howard Hawks. Elle a tourné Loulou, a Berlin l’an dernier et depuis son arrivée chez nous, cette année, a trouvé l’occasion, avant de se mettre au travail pour la réalisation de Prix de Beauté, de tourner un second film avec Pabst, puis de faire in tour a New York d’ou elle est revenue par la Bremen. Etrange personnalité qui promène au studio de Joinville un visage grave et réservé . . Et comme on s’explique que Pabst ait pensé a (?) pour le rôle de Loulou ! Elle a encore des réflexes enfantins, une sorte de timidité qui se contracte et se dissimule sous une gravité apparente. "En quoi consiste - lui ai-je demandé - ce film Le journal d'une femme perdue que vous venez de tourner avec Pabst ?" "Je ne peux pas vous la dire devant ma petite soeur"
Miss June Brooks etait en effet parmi nous. C'est une jeune fille de
quinze ans qui fait ses études en France et a un charmant visage
d'adolescente américaine. June Brooks a une trés vague ressemblance avec
sa soeur ainée. Mais elle a sa propre personnalité, qu’elle ne croit
pas nécessaire de révéler au cinéma. Elle n’a pas été atteinte par
la grand mirage . . .
J. Vincent - Brechignac, Louise Brooks et G. Charlia au borde de la Marne,
"Pour Vous",
nr. 44, 19
Septembre 1929
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