Mort de Louise Brooks
Lulu pour l'éternité
 
di Colette Godard ("Le Monde", 10 Aôut 1985)
 

 Né en 1906 au Kansas, Louise Brooks, á (?) ans, part pour New York. Elle y apprende la danse, entre chez Ziegfeld girls, avec un intermède à Londres, au Café de Paris. Elle fait un bout d'essai pour la Paramount et, en 1925, c'est son premiere film: The street of forgotten men, de Herbert Brenon.
           Déjà, elle ressemble à Lulu. Elle fascine, enchante, tourne beaucop. En 1928, c'est
Une fille dans chaque port , de Howard Hawks. Pabst la remarque, la fait venir à Berlin. Elle a vingt - deux ans, elle devient Lulu pour l'éternité dans le film du même nom. Le visage lumineux parfaitment ovale, la frange noir au - dessus des yeux ardents traversent les frontières du temps - comme plus tard la blondeur fragil de Marilyn. Mais Louise Brooks ne se suicidera pas.

 

 

Elle tourne encore avec Pabst Le journal d'une fille perdue et, en 1930, en France, avec Augusto Genina Prix de beauté. Elle revient à Hollywood, reprend le chemin de studios, joue notamment avec James Cagney The steel highway et Public enemy de William Wellman, elle apparait dans Hollywood Boulevard de Robert Florey. En 1938, elle s'arrète, apres Overland stage raiders de George Sherman avec John Wayne.
          Louise Brooks est trop anticonformiste, trop belle, trop libre d'elle même et de ses idées pour supporter Hollywood et s'y intégrer. Elle est la seule actrice à faire la grève pour faire respecter les droits et la dignité des comédiens. Elle vit ses passions et ses caprices sans mentir. Elle dit: "J'avais fait fi de la sécurité et des conventions sociales ... Après un an de mariage, j'ai trouvé insupportable d'être un jouet tombé plus bas qu'une fille dont on paye les services. Je suis devenue une sorte de clocharde. C'est alors qu'on m'a rejetée."
          Louise Brooks divorce du milliardaire Eddie Sutherland. Elle se remariers avec Deering Davis. En 1953 elle se convertit au catholicisme. Elle reste une rebelle, insatisfaite, qui ne pardonne pas.
          Louise Brooks s'est retirèe, elle vit misérablement à Rochester, dans L'Etat de New York, se souvenant d'une phrase prophetique de Pabst : "
La fin de Lulu sera ta fin". Mais Louise Brooks continue d'exercer sa fascination. Son erotisme violente survit au modes. Ou retrouve son image dans le livres (Le surrealisme au cinéma, d'Ado Kyrou, aux Editions Terrain Vague). Un ouvrage collectif est publié en 1977 aux éditions Phébus, sous la direction de Roland Jaccard: Louise Brooks, portrait d'une anti star. Le titre aurait pu etre Nous sommes tous de enragés, phrase du philosophe Ortega y Gasset, qu'elle cite avant d'ajonter: "A soixante - neuf ans, j'ai renouncé à me trouver, ma vie ne fut rien".
          Le cinéeste Richard Leacock lui rende visit à Rochester et tourne un long entretien en deux parties: Lulu in Hollywood, Lulu in Berlin. Elle y apparait vieillie, amère et virulente. En 1983 sout publiées ses mémoires Louise Brooks (Editions Pygmalion). Elle y manifest toujours le meme anticonformisme. Elle fait rivivre Broadway et Hollywood, raconte les péripéties grotesques des tournages, les aventures sexuelles des stars - et les siennes. Elle fait traverser les coulisses de l'Olympe illusoire. Mais Louise Brooks parle d'un temps révolu qu'elle n'a pas voulu, qu'elle n'a pas su peut - être quitter. Elle est une ombre. Seule vit l'image de Lulu.


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