Elle tourne encore avec Pabst Le journal d'une fille perdue
et, en 1930, en France, avec Augusto Genina
Prix de beauté.
Elle revient à Hollywood, reprend le chemin de studios, joue notamment avec James Cagney
The steel highway et Public enemy de William Wellman, elle apparait dans
Hollywood Boulevard de Robert Florey. En 1938, elle s'arrète, apres Overland stage raiders de George Sherman avec John
Wayne.
Louise Brooks est trop anticonformiste, trop belle, trop libre d'elle même et de ses idées pour supporter Hollywood et s'y intégrer. Elle est la seule actrice à faire la grève pour faire respecter les droits et la dignité des comédiens. Elle vit ses
passions et ses caprices sans mentir. Elle dit: "J'avais fait fi de la sécurité et des conventions sociales ... Après un an de mariage, j'ai trouvé insupportable d'être un jouet tombé plus bas qu'une fille dont on paye les services. Je suis devenue une sorte de clocharde. C'est alors qu'on m'a rejetée."
Louise Brooks divorce du milliardaire Eddie
Sutherland. Elle se remariers avec Deering Davis. En 1953 elle se convertit au
catholicisme. Elle reste une rebelle, insatisfaite, qui ne pardonne
pas.
Louise Brooks s'est retirèe, elle vit misérablement à
Rochester, dans L'Etat de New York, se souvenant d'une phrase prophetique de Pabst : "La fin de Lulu sera ta fin". Mais Louise Brooks continue d'exercer sa fascination. Son erotisme violente survit au modes. Ou retrouve son image dans le livres (Le surrealisme au cinéma, d'Ado Kyrou, aux Editions Terrain Vague). Un ouvrage collectif est publié en 1977 aux éditions Phébus, sous la direction de Roland
Jaccard: Louise
Brooks, portrait d'une anti star. Le titre aurait pu etre Nous sommes tous de enragés, phrase du philosophe Ortega y Gasset, qu'elle cite avant d'ajonter: "A soixante - neuf ans, j'ai renouncé à me trouver, ma vie ne fut rien".
Le cinéeste Richard Leacock lui rende visit à Rochester et tourne un long entretien en deux
parties: Lulu in Hollywood, Lulu in Berlin. Elle y apparait vieillie, amère et virulente. En 1983 sout publiées ses mémoires Louise Brooks
(Editions Pygmalion). Elle y manifest toujours le meme anticonformisme. Elle fait rivivre Broadway et Hollywood, raconte les péripéties grotesques des
tournages, les aventures sexuelles des stars - et les siennes. Elle fait traverser les coulisses de
l'Olympe illusoire. Mais Louise Brooks parle d'un temps révolu
qu'elle n'a pas voulu, qu'elle n'a pas su peut - être quitter. Elle est une ombre. Seule vit
l'image de Lulu.